8 facteurs qui peuvent favoriser une prise de poids ou entraîner l’échec d’une perte de poids

8 facteurs qui peuvent favoriser une prise de poids ou entraîner l’échec d’une perte de poids

22/02/2023

S’il est bien connu que pour perdre du poids les apports alimentaires doivent être inférieurs aux dépenses énergétiques journalières, nous ne savons pas toujours qu’il existe d’autres facteurs pouvant favoriser la prise de poids ou l'échec d’une tentative de perte de poids.

Voici une liste de 8 éléments pouvant influer sur votre poids.

1. Le manque de sommeil

Le sommeil représente plus d’un tiers de notre vie (1). Il s’agit donc d’une composante essentielle de notre équilibre. Et tout autant en ce qui concerne le poids ! En effet, la réduction du temps de sommeil ou l’altération de sa qualité favorisent la prise de poids et l’obésité (1). Plusieurs études ont ainsi aussi mis en évidence un risque plus élevé d’obésité et de diabète de type 2 chez les personnes travaillant de nuit ou celles ayant un sommeil de mauvaise qualité. (2) Et ce n’est pas négligeable puisque 1 personne sur 4 travaille de nuit ou avec des horaires atypiques (1) ! De même, les enfants et les adolescents qui dorment moins de 9 ou 10 heures par nuit sont plus à risque de mauvaise alimentation et de surpoids ou d'obésité. (3). Comment cela est-il possible ? En réalité, un mauvais sommeil a un effet négatif sur les hormones clés de la régulation du poids et de l'appétit. Il peut donc être responsable d’une prise de poids en augmentant la faim et en diminuant le métabolisme (4). C’est-à-dire que lorsque nous dormons mal ou pas assez, nous avons plus faim que d’habitude et nous dépensons moins d’énergie pour faire fonctionner notre organisme.

2. L’état émotionnel

L’état émotionnel a un impact important sur le poids.

En effet, la dépression favorise le fait de manger sans faim. De même, l’image corporelle, c’est-à-dire la perception que nous avons de notre propre corps et ce que nous croyons que les autres perçoivent de nous, a un impact sur notre poids. En effet, une image corporelle négative est associée à l’anxiété, à la dépression, à une faible estime de soi et nuit à l’adoption d’habitudes de vie favorables au bien-être et à la santé (5).

Le stress a également un impact : il peut favoriser un mauvais sommeil, l'augmentation de l'appétit, les fringales et la diminution de la motivation pour l'activité physique. Mis bout à bout, tous ces facteurs contribuent à la prise de poids et à l'obésité, éventuellement en diminuant l'efficacité des interventions de perte de poids (6).

Le stress incontrôlable modifie les habitudes alimentaires ainsi que la perception et la consommation d'aliments hyper appétents ; à terme, cela pourrait favoriser un comportement de plus en plus compulsif. (7) Ainsi, en cas de problématique psychologique, de stress ou d’une image corporelle négative, n’hésitez pas à vous faire aider par des professionnels adaptés (psychiatres, psychologues). Et cela ne peut qu’être bénéfique pour votre poids.

3. La consommation de certains médicaments

Certains traitements, nécessaires à la prise en charge d’une maladie peuvent avoir comme effet secondaire une prise de poids. Il peut s’agir par exemple d’antipsychotiques, antidépresseurs, antihyperglycémiants, antihypertenseurs ou des corticostéroïdes. (8)

La prise de poids induite par les médicaments peut être frustrante mais n’arrêtez sous aucun prétexte votre traitement sans accord de votre médecin traitant. Dans le cas où il n'est pas possible de modifier les médicaments, une prise en charge spécifique pourra être envisagée. (8)

4. La génétique (9)

Et oui, ce n’est pas un mythe, nos gènes influent sur notre capacité à prendre ou perdre du poids. Ainsi, il existe bien une composante génétique de l’obésité humaine qui explique 40 à 50 % de la variabilité du statut pondéral (9). Cette hérédité a également un impact sur la localisation et la répartition de nos bourrelets disgracieux (9). Mais la génétique n’explique pas tout ! (et heureusement !) En fonction de l’environnement dans lequel nous évoluons, cette susceptibilité génétique va plus ou moins s’exprimer. Certains facteurs pourraient ainsi favoriser l’expression de cette prédisposition (dénutrition ou stress de la mère pendant la grossesse, consommation excessive de junk food...) (9) tandis que d’autres (alimentation équilibrée, activité physique) vont au contraire la limiter.

5. Le choix des aliments

Certains sont peu satiétogènes, c’est-à-dire qu’ils ne permettent pas de tenir longtemps sans avoir faim. Ils favorisent donc le grignotage. Il s’agit par exemple des aliments riches en sucres, avec peu de fibres ou pauvres en protéines. De plus, manger plus gras pourrait entraîner un décalage du rythme veille/sommeil et ainsi décaler la prise des repas vers la période de sommeil favorisant la prise de poids (2). Ce type de régime pourrait également être responsable d’une inflammation bas bruit qui augmenterait le risque de dépression et de prise de poids (10).

6. Les facteurs hormonaux 

Certains facteurs hormonaux influent aussi sur le poids.

  • C’est le cas par exemple de la ménopause. En effet, les œstrogènes jouent un rôle important dans les causes et les conséquences de l'obésité féminine. La perte d'œstrogènes après la ménopause, indépendamment du vieillissement, augmente la masse grasse totale et diminue la masse maigre : au final il y a peu d’effet sur le poids mais par contre, nous le voyons sur notre ventre ou nos cuisses (11).
  • L’hypothyroïdie influe également sur le poids. Lorsqu’elle n’est pas traitée, elle induit une diminution du métabolisme basal et de la thermogenèse responsables d’une rétention d'eau ainsi qu’une constipation chronique qui peut entraîner une prise de poids. Mais celle-ci n’est pas forcément liée à une augmentation de la masse grasse (12).
  • Et enfin, le SOPK (ou syndrome des ovaires polykystiques) favorise le surpoids. C’est un syndrome responsable d’irrégularités menstruelles et infertilité, lié à un excès d'androgènes et à un dysfonctionnement métabolique (13). N’hésitez pas à faire le point avec votre endocrinologue en cas de doute.

7. L’arrêt du tabac

L'arrêt du tabac peut s’accompagner d'une prise de poids mais cette prise de poids n’atténue pas les bénéfices d’arrêt du tabac en termes de mortalité. C’est toujours bien d’arrêter de fumer ! Cette peur de prendre du poids ne doit pas vous empêcher d’arrêter de fumer : il existe des substituts au tabac permettant d’arrêter de fumer qui limitent également la prise de poids. Parlez-en à vos professionnels de santé.

8. La sédentarité

Même si le message est souvent répété, l’inactivité physique et la sédentarité sont associées au risque de surpoids, d’obésité et de complications cardio-métaboliques. En effet, le fait d’être sédentaire, entraîne une faible dépense énergétique et est également responsable d’une augmentation de la prise alimentaire (quoi de mieux que de manger devant la TV ?). (14)

 

Conclusion : Même si certains facteurs peuvent être responsables ou aggraver une prise de poids (ou empêcher d’en perdre), ils ne doivent pas vous démotiver ou vous empêcher de prendre en main votre hygiène de vie si vous le souhaitez. N’hésitez pas à en parler à un professionnel de santé.

Bibliographie

  1. Institut National du sommeil et de la Vigilance. SOMMEIL UN CARNET POUR MIEUX COMPRENDRE.
  2. Woodie, LN, et al. The Circadian Regulation of Nutrient Metabolism in Diet-Induced Obesity and Metabolic Disease. . Nutrients. . 2022, Vol. 14(15):3136.
  3. Hermes, FN, Nunes, EEM et Melo, CM. Sleep, nutritional status and eating behavior in children: a review study. . Rev Paul Pediatr. . 2022, Vol. 40:e2020479. .
  4. Primack, C. Obesity and Sleep. Nurs Clin North Am. 2021, Vol. 56(4):565-572.
  5. Stanworth-Belleville, K. Une image corporelle positive comme ingrédient clé d’un mode de vie actif. Observatoire québécois du loisir. 2022, Vol. 20(1):1-6.
  6. Geiker, NRW, et al. Does stress influence sleep patterns, food intake, weight gain, abdominal obesity and weight loss interventions and vice versa?. . Obes Rev. 2018, Vol. 19(1):81-97.
  7. Yau, YH et Potenza, MN. Stress and eating behaviors. . Minerva Endocrinol. . 2013, Vol. 38(3):255-267.
  8. Wharton, S, et al. Medications that cause weight gain and alternatives in Canada: a narrative review. . Diabetes Metab Syndr Obes. . 2018, Vol. 21;11:427-438.
  9. Bouchard, C. Genetics of Obesity: What We Have Learned Over Decades of Research. . Obesity (Silver Spring). 2021, Vol. 29(5):802-820. .
  10. Bullich, S, et al. Régimes hyperlipidiques et dépression. CAHIERS DE NUTRITION ET DE DIÉTÉTIQUE. 2022, Vol. 57(6):384-397 .
  11. Leeners, B, et al. Ovarian hormones and obesity. Hum Reprod Update. . 2017, Vol. 23(3):300-321. .

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